L’Arête des Cosmiques à l’Aiguille du Midi

L'Arête des Cosmiques est une célèbre course d'alpinisme de la vallée de Chamonix. Située dans un cadre exceptionnel au cœur du massif du Mont-Blanc, son accès très facile grâce au téléphérique de l'Aiguille du Midi en fait un objectif très prisé des alpinistes. Elle se fait facilement à la demi-journée et est très fréquentée l'été.

Un saut en haute montagne depuis l'Aiguille du Midi

Après avoir chaussé les crampons dans la grotte de glace, tout commence donc par la descente de l'arête de neige de l'Aiguille du Midi. Point de départ de la vallée blanche en hiver, l'arête est équipée de cordes fixes pour facilité la descente en sécurité des skieurs. Mais cet équipement est absent en été, et dès sortis de la grotte, vous voilà plongés directement en haute-montagne.  L'arête n'est par moment pas très large et demande de rester concentré pour éviter tout faux pas... sur la gauche, il y a 1000m de vide...

Les photos de ce reportage ont été réalisées le 25  juin 2014,  la course ayant été réalisée sur 2 jours, après avoir passé une nuit au refuge des Cosmiques.

Le Refuge des Cosmiques

Situé à 3613m d'altitude, le Refuge des Cosmiques est un des refuges gardés les plus hauts de France. Il est généralement emprunté en majorité par les alpinistes en partance pour le Mont-Blanc par les 3 monts, itinéraire majeur (mais exposé) menant au toit de l'Europe.

La vue depuis le refuge est absolument superbe. Le panorama est vraiment à couper le souffle. Il s'étend des Grandes Jorasses au Mont-Blanc et même jusqu'au grands sommets de Suisse. Le regard s'étend à perte de vue sur ces paysages exceptionnels.

L'ascension de l'Arête des Cosmiques

La marche d'approche est vraiment très courte depuis le refuge des Cosmiques. Le pied de l'arête, situé au niveau de l'abri Simond, qui marque le début des difficultés, s'atteint en quelques minutes.

Cette course a d'intéressant le fait que les difficultés sont progressives et variées. En fonction des conditions, la course peut être quasiment entièrement en neige comme en hiver ou au printemps. En été, c'est assez variable et la course alterne souvent entre passages en neige et en rocher. Plus tard dans la saison, cette course peut être beaucoup plus sèche et se parcourir sans crampons.

Au dessus de l'abri Simond, l'arête se redresse progressivement et les rochers alternent avec les zones enneigées. Cette partie de présente pas de difficulté particulière et permet une progression à corde tendue, sans devoir faire de relais.

Le granite doré du secteur de l'Aiguille du Midi est absolument magnifique (de la protogine). Il compte parmi les plus beaux des Alpes. Un vrai plaisir tout autant pour les yeux que pour l'escalade. Même si elle est peu difficile techniquement, cette première partie est néanmoins raide (40-45°) et il convient d'être vigilant en cas de neige dure. La plupart des passage de tolèrent pas la chute.

Après une bonne montée régulière, on rejoint une petite cime après un collu. Une courte mais délicate désescalade permet alors d'accéder à un rappel de 20m. C'est cette partie qui s'est malheureusement totalement écroulée en août 2018. Une variante permettant d'éviter cette zone en contournant le premier gendarme via un rappel de 8m en face nord a été proposé en juin 2019.

Le départ du rappel était malcommode et aux allures de descente spéléo. Le genre de rappel dont on se souviens! Il fallait se faufiler entre deux plaques de rocher assez étroites. Ambiance!

Après le rappel, on contourne un gendarme et on escalade un mur en 3c. Il n'est pas très difficile mais est compliqué à protéger. Puis par un système de vires, on finit par contourner le célèbre Grand Gendarme. On vient alors buter conter un ressaut où il faut franchir la fameuse "fissure en IV", le crux de l'ascension.

Ce passage clé de l'arête des Cosmiques est un mur lisse d'environ 5m de haut rayé en diagonale d'une fissure à doigts. Des prises ont été taillés dans la roche afin d'en faciliter l'ascension et sans doute de réduire les embouteillages qui s'y formaient. Sans ces petites prises taillées, le passage était franchement difficile et pouvait être évalué à un 6a moderne en libre. Désormais il faut encore s'employer un minimum mais le passage est devenu moins physique et en tout cas toujours aussi photogénique.

Une fois ce passage franchi, on emprunte des rampes à droite. Après une courte cheminée, on accède à une large vire avec une vue imprenable sur le très photogénique Grand Gendarme, ce qui est l'occasion pour tout le monde de faire une petite pause photo tellement la vue sur l'arête et le Grand Gendarme est belle de ce point de vue.

Ce promontoire mène à une autre vire versant nord. Souvent enneigée, très exposée, elle permet de basculer dans la face nord et ses abîmes hauts de plus de 1000m. La vallée est quand à elle 2700m sous les pieds...

L'ascension se poursuit par des passages plus grimpants, soutenus dans le III. L'ambiance est exceptionnelle, un peu austère. Le vide continue de se creuser inexorablement avant d'arriver au sommet des difficultés.

Et avec toujours cette vue vertigineuse, on rejoint enfin la plate forme de l'Aiguille du Midi par... une échelle! C'est l'endroit où l'on prend pied sur la plate forme de l'Aiguille du Midi au milieu des touristes. Contraste garanti!