La Tête Sud du Replat (3428m) est une course d’alpinisme facile située dans le massif des Ecrins. Elle présente toutes les caractéristiques d’une belle course d’initiation: dénivelé modéré (env. 800m depuis le refuge, parcours varié (glacier, pente de neige, arête rocheuse) et offre un superbe point de vue sur le Râteau, la Meije, la Grande Ruine et le vallon de la Selle, qui est emprunté généralement pour réaliser son ascension.
Après un lever à 3h00 et un petit déjeuner au Refuge de la Selle, il est temps de partir au clair de lune.
Le départ se fait en douceur sur un bon sentier peu raide, et l’on rejoint le glacier de la Selle à la lueur des lampes frontales, avec l’objectif du jour en ligne de mire.
Arrivé sur le glacier, il est temps de s’encorder, même si en ce début de saison le glacier parait bien bouché, il comporte des crevasses et il faut mieux ne pas tenter le Diable (qui se ballade dans le vallon parait-il).
La pente de neige (à environ 30-35°) se remonte facilement et permet d’appréhender la technique de cramponnage dite “en 10 pointes”, utilisée pour progresser dans les pentes pas trop raides. Ce jour là, quelques flocons de neige sont venu agrémenter notre parcours, donnant une ambiance particulière à notre ascension, différente des jours de grand ciel bleu, sans pour autant se révéler désagréable.
Le sommet de cette pente donne accès au col du Replat (3335m) qui sépare la Tête Nord de la Tête Sud. La vue s’ouvre alors sur le versant Etançons et le groupe de la Grande Ruine. Son point culminant (la Pointe Brevoort) avait décidé ce jour là de rester dans les nuages, seul le Pic Maître semblait vouloir sortir de la brume.
Après une courte pause permettant de s’alimenter, il est temps de repartir et de gravir cette belle arête mixte, le temps perturbé n’incitant pas à divaguer.
Encore beaucoup de neige était présente en ce début de saison, associée à un peu de neige fraiche sur les rochers, réhaussant quelque peu le niveau de la course, ce qui n’était pas pour me déplaire. Notre groupe était le seul aujourd’hui à nous rendre au sommet, nous avions la montagne pour nous.
Alternance de passages rocheux et de crêtes de neige effilée permettaient d’avoir un petit condensé d’alpinisme sur cette courte arête.
Après une courte pause sommitale, il est déjà temps de redescendre, alternant désescalade et passage d’équilibriste.
C’est arrivés en bas du glacier que nous avons retrouvé le soleil qui a joué à cache-cache avec les nuages pour le reste de la descente de cette belle journée en Oisans.