La Haute Vallée de la Clarée est un cadre magnifique et sauvage qui se situe au dessus du village de Névache, dans le massif des Cerces (Hautes-Alpes). Elle est particulièrement belle en automne lorsque les forêts de mélèzes se parent de couleurs chatoyantes et que les premières neiges ont déjà blanchi les sommets environnants.
Accès, infos pratiques
- Accès: Depuis Briançon, prendre la direction du col de Montgenèvre, puis prendre à gauche la D994G en direction de Névache. La route de la Haute Vallée de la Clarée commence au dessus de Névache. Elle est fermée en hiver (neige). En été, son accès est réglementé (navettes).
- Carte IGN: 3535OT Nevache/Mont Thabor
- Hébergements: Office du Tourisme de Névache. Il y a de nombreux gites, campings et refuges dans la vallée. Cette randonnée a été réalisée avec une nuit au refuge des Drayères.
A la découverte des lacs de la vallée de Clarée en automne
En ce début novembre, la neige avait déjà bien recouvert le sol au dessus de 2200m d’altitude, donnant au paysage un petit air hivernal et contrastant bien avec les chaudes couleurs automnales de la vallée.
Au dessus du refuge des Drayères se situent plusieurs lacs lorsqu’on se dirige vers le Seuil des Rochilles, nom d’un col permettant de basculer versant Maurienne. Le premier que l’on rencontre est le lac de la Clarée, qui porte le même nom que la vallée en contrebas. Il se situe au pied de la Pointe des Blanchets, sommet marquant l’extrémité nord de la petite chaîne de montagne séparant la vallée de la Clarée de celle de la Guisane, descendant depuis le col du Lautaret.
Un peu plus haut, on rejoint le lac Rond, qui contrairement à son prédécesseur situé juste en contrebas, était déjà gelé. J’ai passé quelques heures au bord de ce lac en attendant que la nuit tombe afin de faire quelques photos nocturnes, publiés dans un précédent article.
Après avoir passé la nuit au refuge des Drayères, ce fut l’occasion de rendre visite le lendemain à un autre lac situé sur l’autre versant de la vallée: le lac Long. Il faut quitter le refuge de nuit afin d’être sur place au premières lueurs du jour. C’est donc à la lumière de la frontale que l’on s’élève. Sans lune, par nuit noire, il n’est pas si évident de rester sur le sentier d’été désormais recouvert de neige. Puis les étoiles disparaissent les unes après les autres, laissant deviner les hauts sommets des Cerces, qui semblent déjà vouloir se draper de lumière alors qu’il ne fait pas encore jour.
Le Lac Long, un panorama exceptionnel
La nuit s’éteint alors pour laisser place à l’aurore. J’apprécie beaucoup cette demi-heure précédent le lever de soleil car elle permet d’obtenir de belles teintes pastel et des images très douces, donnant un ensemble très photogénique se mariant bien avec la neige. D’abord teinté de bleu, le ciel prend ensuite une couleur violette, puis mauve, rose avant de finir par de l’orange et du jaune. Un véritable florilège de couleurs douces, tout en nuances.
C’est paradoxalement juste avant le lever de soleil que le ciel perd toutes ses nuances colorées, comme si c’était désormais le moment de passer son tour aux montagnes, elles aussi attendant la belle lumière. Le première à en profiter ici est l’Aiguille d’Argentiere, toute proche des Aiguilles d’Arves.
« Les montagnes s’allument par le haut »
- Gaspard de la Meije
La lac Long jouit d’un panorama absolument exceptionnel sur la Pointe des Cerces. (3097m), un des sommets principaux du massif. Il rappelle celui que l’on peut observer depuis le lac Blanc et les lacs des Chéserys dans le massif du Mont-Blanc.
Sur le panorama ci-dessus, on distingue de gauche à droite: la Tête de la Cassille, la Main de Crépin (sommet rocheux caractéristique formé de 5 petites aiguilles), la Pointe des Cerces avec sont grand névé sommital, la Pointe des Blanchets, le col des Rochilles où se trouve le lac Rond rejoint la veille, et l’Aiguille Noire, dont l’arête Sud est intéressante à parcourir pour l’apprenti montagnard.
En zoomant un peu, on peut se délecter de ces belles lumières matinales venant réchauffer le calcaire des Cerces, qui avec cette belle couleur orangée pourrait presque rappeler le granit du massif du Mont-Blanc.
Malheureusement, ces belles lumières sont éphémères, elles ne durent que quelques minutes avant de perdre de leur éclat.
Je n’aurai croisé aucun animal durant ces deux jours, aucune trace, pas même de lièvre variable. En clin d’oeil à ce dernier, une forme incongrue dans la neige donnait un peu de vie à ce paysage splendide et désert.
Encore quelques images de ce lac Long avant la redescente dans la vallée de la Clarée, toute flamboyante de couleurs automnales. L’impression d’avoir passé deux jours en hiver pour revenir ensuite profiter encore de l’automne.